Haute fidélité page 2
Les limites de la stéréophonie:
Par imitation avec l’appareil auditif humain, l’enregistrement et la reproduction bi-canal de la stéréophonie ne permet qu’une
perception frontale, en recréant une image tridimensionnelle qui ne peut au mieux se déployer en profondeur qu’en arrière du plan
des enceintes. certains témoignages de passionnés font état d’une perception étagée en hauteur… J’ai toujours été dubitatif sur cet
état de fait, l’attribuant à un vécu plutôt subjectif, et donc difficilement explicable objectivement…
Les procédés quadriphoniques ou surround, assez prisés pour le cinéma, n’ont pas véritablement gardé leurs lettres de
noblesse en haute-fidélité pure et dure. C’est donc un compromis que l’ audiophile se doit d’accepter. Il ne peut pas compter sur les
réflexions de son propre local d’écoute, vu qu’elles viendraient se surajouter à l’ambiance de la salle où a lieu l’enregistrement…
Le respect de la dimension volumétrique réelle et relative des instruments:
Les sons graves délivrés par les boomers des enceintes étant bien moins directifs (l’oreille a plus de mal à percevoir leur
provenance) que les sons aigus, l’enceinte peut être grossièrement assimilée à une source ponctuelle. Dès lors, la surface d’émission
sonore d’un violon ou d’un piano, en gros de la taille de leur caisses de résonances respectives, devrait pouvoir être simulée par la
stéréophonie. J’ai toujours été assez dérouté par l’écoute par exemple des panneaux Magnépan, avec leur ruban aigu qui occupe
toute la hauteur de l’enceinte. Si l’on peut louer à juste titre la fidélité des timbres ainsi que l’ampleur de restitution typique de ce genre
de transducteur, l’écoute d’une cantatrice dont la bouche mesure perceptivement plus d’un mètre de hauteur m’a toujours laissé
pantois…
Souvent le problème, dans le réglage du volume de l’amplificateur est de respecter la dimension géométrique des instruments:
un disque de récital de duo flûte-piano, où la flûte parait aussi grosse que le piano… tout ça parce qu’elle joue aussi fort que lui…
Le respect de la dynamique:
Le concert va commencer, les premiers violons, le doigt effleurant les cordes, vérifient subrepticement l’accordage de leur
instrument, le grincement de leur chaise… vouloir entendre distinctement cela, suppose déjà de monter un tant soit peu le volume.
Le chef rentre sur scène, l’ audiophile tend l’oreille… et soudain l’explosion de l’orchestre! Le quidam monte au plafond et se
précipite alors sur son bouton de volume pour ne pas faire exploser les membranes de ses chères enceintes, où créer une brouille de
voisinage à vocation éternelle…
Voilà le dilemme… D’un coté, on a le numérique qui vous gratifie d’une dynamique supérieure le plus souvent à 100 db, d’un
autre, on a l’enregistrement et la perception sonore domestique qui ne peut qu’appliquer à son grand dam, la compression nécessaire à
une écoute équilibrée et confortable, c’est à dire supportable sur la durée.
Fidélité des timbres:
La véracité des timbres instrumentaux dépend de plusieurs facteurs dont le plus important semble être le respect transitoire de
l’attaque du son. Preuve en est l’expérience qui consiste à tronquer les premières millisecondes d’un son de piano par exemple et le
comparer à celui d’un son de flûte traité de la même manière… tous deux méconnaissables et étrangement similaires!
Ce transitoire d’attaque est le plus riche en harmoniques, et ce sont ces harmoniques qui qualifient le plus le timbre instrumental.
On a donc tout intérêt à choisir des transducteur dont le temps de réponse est le plus vif possible et ce n’est pas pour rien que
les membranes ultra légères des panneaux ou des chambres de compression à haut rendement aient pu avoir cet avantage indéniable
face aux haut-parleurs plus conventionnels.
Un mot aussi sur ce qu’on appelle la coloration: de même que la salle d’écoute qui peut vibrer à sa manière lors d’une écoute, faisant
caisse de résonance, l’enceinte close elle même, qui n’a pas une inertie infinie est susceptible de rajouter une couleur particulière au
son. Cette coloration rajoutée à la personnalité sonore de l’électronique en amont, peut aboutir à une signature sonore assez éloignée
du timbre réaliste des instruments.
Bref historique et repères de référence
Afin de ne pas se laisser enfermer dans sa propre subjectivité,
lorsque l’on est à la recherche d’une amélioration qualitative de sa
pratique audiophile, il faut pouvoir se fixer une référence auditive.
L’écoute d’un enregistrement quel qu’il soit ne semble pas
permettre à lui seul de se fixer un barème objectif. Musicien depuis
toujours, et concertiste depuis une trentaine d’année, c’est bel et bien
une mémoire musicale de concert qui m’a toujours servi de référence.
Suivant la place occupée en tant que spectateur au concert , j’ai
pu me définir deux points de repères auditifs que j’ai essayé de retrouver
ensuite tant bien que mal dans ma salle d’écoute domestique.
1 - la position éloignée: les sièges du fond donnent une écoute
volumétrique globale où l’ambiance est prégnante au détriment du détail.
C’est un peu cette ambiance que l’on peut approcher chez soi, à volume
très modéré, pour peu que le local soit assez spacieux.
2 - La présence physique: les premiers rangs, où l’impact de la scène
sonore est maximal, les détails du jeu des musiciens véritablement
prenants, respirations, bruit des pages qui se tournent, cliquetis des clefs
des instruments à vent, bruits d’estrade, etc…
Chez soi, c’est uniquement à volume réaliste que peut se reproduire,
même à minima, ce genre de ressenti. Je dis bien à minima, car comme
je l’ai déjà dit, un tutti d’orchestre perçu à moins de 20 mètres est
absolument au delà de tout moyen électroacoustique domestique
actuel… Arriver à reproduire un quartette de jazz réaliste dans son salon
constitue déjà un challenge assez inouï…
« musiques pour passer le temps - musiques pour
le plaisir, la nuit, le jour, pour la semaine ou pour
une heure... comme on aime ! »
Liens
Mes compositions page1, page2, page3
Ma galerie artistique
(peinture, sculpture,
infographie)
La gemme d’Iselda
(conte fantastique)
Bernyck
Hi-fi page1, page2, page3